Le nombre de cas de maltraitance envers les aînés augmentera de façon inévitable à mesure que la génération du baby-boom vieillit. C’est une raison de plus pour souligner et explorer ce problème croissant. Objectif : sensibiliser le grand public pour modifier les attitudes et les comportements.

Pour prévenir la maltraitance envers les aînés, la première étape consiste à apprendre à reconnaître les formes, les signes et les symptômes.
La maltraitance des aînés se manifeste sous différentes formes. Les plus courantes étant la violence physique, la violence psychologique, l’exploitation financière et la négligence. Il est important que les proches aidants soient vigilants et fassent attention à l’environnement de leurs parents âgés et à leurs conditions de vie. Il est également important de s’enquérir sans cesse du bien-être et des soins que les aînés reçoivent lorsqu’on leur parle.

Bon nombre de personnes supposent que la violence physique consiste à infliger de la douleur ou des blessures; ce n’est toutefois pas toujours le cas. Ne pas pourvoir aux besoins essentiels d’une personne, comme la nourriture et les médicaments, peut également être considéré comme de la violence physique.

Voici quelques-uns des signes à surveiller :  marques de coups, ecchymoses, tuméfactions, piqûres, lacérations ou fractures inexpliquées. Un aîné maltraité physiquement ne va pas pouvoir se déplacer librement, fera des chutes répétées ou peut subir des blessures internes.

Certains comportements peuvent indiquer qu’un aîné est victime de violence physique. Il peut présenter des blessures inexpliquées ou les explications fournies par les membres de sa famille sur la cause peuvent différer. L’aîné peut avoir subi des blessures semblables dans le passé ou avoir eu des hospitalisations suspectes. La victime a peut-être été traitée dans différents hôpitaux afin d’éviter la suspicion de maltraitance.

La violence psychologique est, par contre, un peu plus difficile à déceler. La douleur psychologique, l’anxiété et la détresse peuvent avoir d’importantes répercussions sur une personne âgée et peuvent être le résultat de tout acte verbal ou non verbal. La violence psychologique peut être difficile à reconnaître à moins d’en avoir été témoin. Une perte ou un gain de poids important qui ne peut être attribué à aucune autre cause est un signe physique de violence psychologique.

Lorsqu’on croit qu’un aîné est victime de violence psychologique, il faut surveiller les changements de comportement. La victime peut sembler souffrir d’insomnie ou se montrer confuse ou déprimée. En présence de l’agresseur, elle peut se recroqueviller et sembler agitée, repliée sur elle-même et non réceptive.

L’exploitation financière est un autre type courant de maltraitance qui se produit lorsque les fonds ou les biens d’un aîné vulnérable sont volés ou cachés. L’argent ou des biens précieux peuvent disparaître de façon inexpliquée, et le testament ou des documents financiers de l’aîné peuvent être modifiés.

Portez une attention particulière aux signes suivants : factures impayées, avis d’expulsion ou avis d’interruption de service des services publics. Il peut également y avoir des retraits ou des transferts bancaires que l’aîné ne peut pas expliquer. La victime peut déclarer ou sembler avoir de nouveaux « meilleurs amis » dans sa vie.

Lorsqu’une personne âgée est victime de négligence, elle peut également sembler mal nourrie, déshydratée, confuse, mal habillée ou recevoir trop ou trop peu de médicaments. Il y a négligence active lorsqu’un proche aidant néglige de fournir de la nourriture, un abri ou des soins à un aîné qui en a besoin. Il y a négligence passive lorsque le proche aidant est incapable d’assumer ses responsabilités d’aidant parce qu’il est stressé, malade ou invalide, ou parce qu’il manque de ressources.

La violence sexuelle est une autre forme de maltraitance qui consiste en toute forme de contact physique non consenti. Les indices physiques incluent des contusions sur les organes génitaux externes ou l’intérieur des cuisses, une douleur, une irritation ou un saignement au niveau des organes génitaux ou de la région anale, ainsi que des sous-vêtements déchirés, souillés ou maculés de sang.

Nous avons identifié ce à quoi nous devons faire attention. La santé et la vie de nos aînées sont souvent entre les mains d’autrui. Soyons vigilants et n’hésitons pas à sonner l’alarme même si des doutes persistent. On ne peut laisser au hasard leur bien être. Des organismes existent dans notre canton, nous pouvons les solliciter.  Un numéro utile : 0848 00 13 13

  • Alter Ego : alter ego est une association d’intérêt public à but non-lucratif créée en 2002 par des professionnels de la santé et du social, des personnes issues du domaine académique, et des représentants des milieux de défense des intérêts des personnes âgées.  https://alter-ego.ch/
  • Humanrights : https://www.humanrights.ch/fr/droits-humains-suisse/interieure/groupes/vieillesse/maltraitance-contre-agees-un-tabou

Les collaborateurs d’ASBE sont sensibilisés à ce sujet et peuvent vous aider et devenir actifs.